Yoan Severin : « A la Juve, on porte un des plus importants écussons au monde »

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Yoan Severin a quitté en janvier la Juve pour Zulte-Waregem, pour continuer à grandir. Il compte bien mettre à profit ce qu’il a appris en Italie pour s’imposer en Belgique mais aussi en Bleu et pourquoi pas un jour, retourner à la Juventus.

En Italie, ta progression est constante ?

Je finis mon année U17 et je passe avec la réserve. On a affronté que des clubs pros et quand on est la Juve, toutes les équipes veulent vous battre. Même les petites équipes de Serie B ne comptent que sur ce match. Si l’équipe finit dernière mais qu’elle bat la Juve, c’est le plus important. On a joué sur de petits terrains, avec des feux d’artifice. Jouer contre la Juve, c’est l’événement de l’année et les joueurs ont beaucoup plus faim.

Malheureusement, tu te blesses…

Je fais six bons mois en réserve où je suis titulaire. J’étais celui qui jouait le plus. Je me blesse aux ligaments croisés du genou et je suis éloigné des terrains pendant six mois.

La reprise a été difficile ?

J’ai eu du mal à retrouver mon niveau. On m’avait dit qu’il fallait être patient. On le voit avec Falcao qui a mis deux ans avant de retrouver ses sensations. Mais petit à petit, c’est revenu.

Tu as senti le club à tes côtés durant ce moment difficile ?

C’est là qu’on voit que la Juve est un grand club. Dans tous les domaines. Le club était vraiment derrière moi. J’ai reçu des messages d’Alvaro Morata pour me soutenir, de Chiellini.

« Evra travaillait comme un jeune de 18 ans qui a tout à prouver »

Comment se ressent la grandeur de la Juve ?

C’est énorme. On a de grandes responsabilités, on porte un écusson qui est un des plus importants au monde. J’ai été très fier de porter ce maillot. J’ai appris beaucoup de choses qui me serviront toute ma carrière.

Tu as côtoyé le groupe pro. On apprend beaucoup de ces grands joueurs ?

J’ai eu la chance de faire toute la préparation avec les pros en début de saison. Mehdi Benatia, qui parle français, m’a expliqué beaucoup de choses. Ce sont des joueurs ouverts avec les jeunes, ils sont là pour nous aider. A l’entrainement, à chaque fois qu’on fait quelque chose qui peut être corrigé, ils sont là, ils viennent nous parler. On n’a plus qu’à ouvrir nos oreilles pour mettre en place ce qu’ils nous expliquent. On progresse beaucoup plus rapidement, on voit l’exigence d’un joueur de haut niveau.

Y a-t-il un joueur qui t’a particulièrement impressionné par son professionnalisme ?

C’est dur d’en sortir un. Mais ce qui m’a choqué, c’est l’exigence et le professionnalisme que les joueurs ont alors qu’ils ont déjà prouvé. Quand je vois Patrice Evra, à 33 ans, il travaillait comme un joueur de 18 ans qui a tout à prouver. Dani Alves aussi, on sait pourquoi ils en sont arrivés là et pourquoi ils durent.

Tu tapais à la porte de l’équipe pro, pourquoi as-tu décidé de partir en Belgique ?

Il me restait six mois de contrat, c’était soit je prolongeais et je me retrouvais en prêt, soit je partais. Je connais plein de joueurs qui enchainent les prêts depuis quatre ou cinq ans. Quand on arrive en prêt, les clubs préfèrent mettre en valeur un joueur qui leur appartient plutôt qu’un joueur qui partira en fin de saison. En plus je suis défenseur, c’est beaucoup plus compliqué. Les attaquants peuvent rentrer vingt minutes, se montrer. J’avais besoin de stabilité dans un club, mon agent était d’accord. Quand on voit les défenseurs de la Juve, c’est compliqué pour rester dans le groupe pro. Un joueur comme Benatia est remplaçant, ça veut dire beaucoup de choses.

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Tu choisis donc Zulte-Waregem, un club qui se révèle cette saison…

Le coach m’avait vu jouer avec l’équipe de France et a décidé de faire une offre. Je ne connaissais pas du tout et la Juve, qui est en partenariat avec eux, m’a dit que c’était un club structuré. Beaucoup de joueurs ont percé comme Thorgan Hazard, où Soualiho Meïté qui est en train d’exploser cette saison. J’ai été surpris par les installations. C’est un club structuré, familial où on peut travailler tranquillement, à l’image de ce que j’ai connu à Evian.

Tu n’es pas déçu qu’aucun club français ne soit venu te chercher ?

Mon objectif principal était de revenir en France. J’ai eu quelques contacts avec des clubs de la première partie de tableau, mais peut être que les clubs avaient déjà leurs joueurs, je ne sais pas. On n’a pas eu de clubs de Ligue 2, donc je ne sais pas s’ils étaient intéressés ou pas. Maintenant, je suis à Waregem, je m’y sens bien et j’espère continuer ma progression.

Justement, quels sont tes objectifs ?

Mon premier objectif est de jouer. Le coach m’a fait confiance lors des derniers matchs, il sait gérer les jeunes. Le second est de faire partie du prochain rassemblement avec l’équipe de France en mars pour préparer la Coupe du Monde U20 au mois de mai. Il y a de la concurrence, avec des joueurs qui jouent en L1 ou L2. On a une génération avec beaucoup de qualités. J’aimerais partir à la Coupe du Monde, continuer à progresser pour un jour, retourner à la Juve. C’est dans un petit coin de ma tête, je sais le chemin à parcourir. Quand on voit le niveau des joueurs qui y sont, pour l’instant, j’en suis encore loin. Mais je n’ai que vingt ans, j’ai le temps.

Relire la première partie de notre entretien avec Yoan Séverin : « Quand la Juve m’a contacté, je n’y croyais pas ».

Jérôme Olivari – 

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